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Pourquoi ?

Premièrement: L’avantage de copier la nature  permet des économies d’énergies non-renouvelables, utilisant à la place l’énergie solaire et le recyclage. La nature puise dans les limites qui lui sont imposées et les richesses locales. Un organisme vivant utilisera en effet, les éléments de son environnement

en préférant les ressources abondantes et faciles d'accès.

 

Deuxièmement: La nature adapte la forme à la fonction, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux contraintes de son environnement. On a, par exemple, l’idée de construire un abri en fonction des conditions climatiques comme les termitières construites avec un ingénieux système de ventilation. Celle-ci permet de garder une température

constante quelque soit la température extérieure.

 

Dernièrement: Depuis la révolution industrielle, nos matériaux sont produits à l'aide de combinaisons variées, de traitements à haute température, à haute pression, et avec des solvants toxiques rémanents. Or les organismes vivants ont mis au point des voies de synthèse bien différentes pour parvenir à des matériaux de performances comparables voire supérieures. La chimie du vivant est majoritairement basée sur l'utilisation d'eau comme solvant et est effectuée à température et pression ambiante.

Durant 3,8 milliards d’années d’évolution et de sélection naturelle, la nature s’est améliorée pour arriver à des solutions qui sont à la fois en parfaite harmonie avec le monde qui les entoure, non polluantes, très efficaces et économes en énergie et en matériaux courants donc peu coûteux.

Cette extraordinaire variété de stratégies physiques et chimiques dans le but de s’adapter à des environnements divers présente donc un intérêt pour les scientifiques notamment dans le domaine des matériaux.

Un des développements majeurs par biomimétisme est celui des revêtements de surface. Ainsi, le lotus sert de modèle pour l’écoulement des fluides. Comme les feuilles de tulipes ou de rosiers, celles du lotus ne sont jamais mouillées : l’eau y perle puis s’écoule. Pourquoi ? Leur surface, nanostructurée,est recouverte de minuscules cristaux de cire qui la rende "superhydrophobe".Ces pics empêchent l’étalement des gouttes qui emportent avec elles les poussières bloquées aux sommets des inégalités. Entre autres applications envisagées : les peintures antisalissure, les vitres autonettoyantes ou les supports antibactériens. Intégrée dans des micros-tuyaux, cette astuce réduit les frictions sur les parois, qui, à très petite échelle bloque le glissement du liquide (salive ou sang). Développé au Laboratoire de Physique de la Matière Condensée et des Nanostructures de Lyon, ces nouvelles surfaces ouvrent la voie à de nouveaux "labs on chip" ( laboratoires d’analyses médicales sur puce).

Grâce aux progrès de la microscopie (notamment au microscope à effet tunnel qui permet d'observer la surface de la matière à l'échelle des atomes), de la puissance de calcul, de la modélisation, de la simulation informatique, de l'analyse moléculaire, des nanotechnologies, il est désormais possible d’étudier les nanostructures et d’analyser la composition chimique des matériaux naturels. On se rend donc mieux compte dorénavant des prouesses de la nature et de l'intérêt qu'il y a de s'en inspirer. On peut désormais reproduire (voire optimiser ou améliorer) certains processus naturels de fabrication de la matière.

D'une part, l'augmentation de la population et de ses besoins, et d'autre part, la raréfaction des ressources naturelles et donc l'augmentation de leur coût, nous obligerons à modifier rapidement les bases de notre développement économique.

En effet, notre mode de développement est le résultat de la révolution industrielle du 19ème siècle et des nombreux acquis technologiques du 20ème siècle. Il repose sur la disponibilité de ressources tels que le pétrole, le gaz mais également de certain métaux, qui vont se raréfier.

 

A partir de la révolution industrielle et des succès obtenus

par la physique et la chimie, certains ont cru pouvoir s'affranchir de la nature et la dépasser. Durant la quasi-totalité du 20ème siècle,tout ce qui était artificiel semblait supérieur au naturel et représentait le progrès. La chimie fonctionnait sur la base du "heat, beat and treat" (chaleur, pression, traitements "agressifs"). Les problèmes de pollution, de toxicité, de dangerosité, de ressources naturelles et d'énergies n'étaient pas à l'ordre du jour. Aujourd'hui, après les constats des dégâts engendrés dans la nature par cette chimie, ce n'est plus le cas.

Pour les écologistes, et notamment Janine Benyus, qui a inventé le mot américain "biomimicry" d'où vient le mot français "biomimétisme" et auteur de Biomimicry : Innovation Inspired by Nature (1997), les humains doivent apprendre à "vivre sur cette planète avec grâce". Le biomimétisme serait donc une réponse possible aux problèmes environnementaux actuels majeurs qui posent la question de la survie et de la durabilité de l'espèce humaine (réchauffement climatique, biodiversité, fin des ressources fossiles, pollutions diverses, maladies, etc.)


 

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