Lutte contre les faux billets
Les papillons Morpho, d'apparence futile pour l'innovation, sont l'objet de nombreuses recherches scientifiques dans de nombreux secteurs.
En premier lieu, nous allons aborder le problème de la contre-façon et plus particulièrement celle des billets de banque. Aux premiers abords, il n'y a aucun point commun entre un papillon et un billet de banque. Le papillon Morpho possède des écailles à la surface de ses ailes qui mesurent entre 50 et 120 microns. Ces écailles sont constituées de structures qui se répètent , sont parallèles entre elles et régulièrement espacées : ce sont les stries.
Cependant, le papillon Morpho est vraiment surprenant. En effet, l’origine de sa couleur ne s’arrête pas là. Si on grossit encore la structure de son aile, on se rend compte que chaque strie est elle même composée d’une autre structure qui se répète : les lamelles. On en trouve entre 10 et 20 par stries superposées les unes sur les autres, ce qui donne une allure de « sapin de noël. ».
Lorsque la lumière rencontre cette structure, un second phénomène apparaît : les interférences lumineuses ou la difraction. Pour simplifier, on peut considérer que ce phénomène a pour effet de privilégier certaines couleurs et de détruire les autres. Cela va dépendre de la nature des matériaux rencontrés par la lumière, et de l’épaisseur des différentes couches d’air.
Pour ce papillon, on dit qu’on a un phénomène d’interférences constructives pour le bleu et destructives pour les autres couleurs. C’est pourquoi ce papillon nous apparaît bleu ! La matière est ce que l'on appelle « gravée » et la couleur dépend principalement de la structure de l’aile. Si on change la structure, c’est-à-dire la forme, les dimensions ou le matériau, on change la couleur renvoyée par l’objet. C’est une des très nombreuses particularités du nanomonde : le monde de l’infiniment petit.
Application aux billets de banque, mais pas seulement:
Cette particularité - diffusions de rayons colorés aux couleurs de l'arc-en-ciel- a été découverte par les chercheurs de l’Université Simon Fraser de Vancouver. En outre, cet imitation est plus sûre qu'un hologramme, puisqu'elle n'utilise pas de pigment ni de colorant. De plus, cette innovation peut faire en sorte de rendre visible à l'œil nu le « dessin » sur le billet ,ou bien de le rendre détectable uniquement par un lecteur spécialisé.
Pour finir, cette démarche respecte l'écosystème ainsi que la préservation de la planète car elle ne crée pas de pollution ou de détérioration de l'environnement. Cette inspiration peut s'appliquer sur les cartes de crédit, tickets de concerts, passeports, boîtes de médicaments, ou encore sur les composants électroniques. Elle est très simple d'utilisation mais très complexe à reproduire. Cette méthode est également durable dans le temps, le « dessin » s’abîme très peu même s'il est chiffonné.